Rochefort entre eau potable et eau thermale

À l'heure où l'eau est au centre des conversations, pourquoi ne pas faire un bond dans le temps et retracer son origine à Rochefort Océan ?

Je découvre peu à peu la destination Rochefort Océan, et rien ne me permettait de deviner les longues recherches qu’elle a subies afin de réussir à s'approvisionner en eau potable.

Et vous ? De passage ou bien résident, saviez-vous que la fontaine de la Place Colbert a longtemps été le seul point d’eau potable public à Rochefort ?

 

Des recherches actives sur le territoire 

Les premières sources d'eau 

Dès la construction de Rochefort, avoir de l’eau potable n’était certainement pas une évidence. Les rochefortais utilisaient l’eau de la Charente ou creusaient des puits dans lesquels ils trouvaient une eau souvent déjà polluée par les immondices infiltrées. Rochefort était alors entouré de nombreux soucis sanitaires dus à ce manque.

C'est face à cette observation, dès le début du XVIIe siècle, que la marine décida de s’engager dans la recherche de sources d’eau potable afin de mettre un terme aux problèmes d’hygiène.

C’est le début de multiples forages ici et là. Jusqu’en 1670 : à Saint-Nazaire-sur-Charente, une première source est enfin exploitéeavec la construction de la fontaine Lupin, dédiée à l’approvisionnement des navires de l’Arsenal.

 

Le saviez vous, il n'existe que trois fontaines royales en France dont celle du Fort Lupin ! Alors n'hésitez plus, rendez-lui visite ! C'est aussi le point de départ de croisières : juste ici.

Certains évoquent aussi l’idée d’aller chercher l’eau de la petite rivière La Gères, près de Surgères, mais évidemment, le projet se révèle bien trop coûteux.

À la place, en 1676, on découvre une nouvelle source à Tonnay-Charente. Son exploitation ne tarde pas plus : on entreprend aussitôt la construction d’un aqueduc qui transporte l’eau de la source vers une fontaine bâtie en face du pavillon sud de la Corderie Royale.

Mais, dès la fin du XVIIe siècle, les canalisations qui servaient à l’approvisionner se fragilisent peu à peu. Les travaux d'entretien reprennent alors que deux autres sources ont été trouvées. Un nouvel aqueduc voit le jour, un petit château d’eau est érigé, et deux nouvelles canalisations apparaissent reliées à l’Arsenal ainsi qu’à la Place Colbert.

Désormais, la population a un accès constant à l’eau potable. Puisqu'achevée en 1754, la fontaine se dresse enfin sur la Place Colbert, elle est dotée d’un réservoir de 50L/m3. Sans plus tarder, on observe une forte affluence autour de l’édifice.

Zoom sur l'histoire de la fontaine Place Colbert

Au sommet du monument, en plissant les yeux, vous apercevrez deux imposantes statues qui habillent la fontaine. Elles ne sont autres que Neptune, dieu des eaux vives, et sa nymphe. Les deux personnifient en réalité à travers un bras de fer la réunion des eaux, l'océan et la Charente.

Hélas, malgré ces diverses installations, les problèmes d’approvisionnement persistent. La fontaine seule ne suffit plus, et les sources sont sujettes aux aléas climatiques ce qui affecte leur rendement.

Un nouveau tournant ?

Plus tard, au XIXe siècle, l’avènement de l’hygiénisme instaure un nouveau rythme.

Courant de pensée en réponse au bilan démographique alarmant dû aux maladies qui sévissent en France, il prône une nouvelle approche de l’hygiène dans tous ses aspects.

La question de l’eau « propre » devient le centre des préoccupations. Les médecins sollicitent Napoléon pour aider à soulever les fonds nécessaires à la création d’un second château d’eau. Le bâtiment verra son chantier démarrer en 1807 et s’achever en 1817 ; il est alimenté par une pompe à feu installée au Quai aux vivres, qui puise directement dans la Charente. Cette eau permet non seulement d’offrir des réserves plus conséquentes aux habitants, mais aussi d’arroser les rues deux fois par jour.

S'il vous prenait l'envie de vous promener dans le centre de Rochefort, ne soyez pas surpris, amusez vous plutôt à les retrouver !

Une surprise bienvenue, l’eau thermale 

En 1861, les recherches ne cessent toujours pas. Rochefort ne souhaitant pas interrompre les investigations tant qu’elles n’étaient pas une réussite. Cinq années passèrent donc avant que l’eau ne jaillisse à près de 516 mètres de profondeur.

Les eaux sont analysées : la source se présente comme saline, ferrugineuse,… et surtout les médecins vantent ses vertus pour soigner les maux.

On cherchait une mine de cuivre, on trouva une mine d'or.

Malheureusement, les moyens qui avaient permis de découvrir cette source étaient aussi ceux qui avaient fermé son accès. Le puisement avait fini par enterrer la nappe à cause de son mouvement.

Dans les années 1950, de nouveaux forages sont réalisés pour tenter de retrouver la source. Et en 1953, à 843 mètres de profondeur, c’est chose faite.

Rochefort devint peu à peu une ville thermale.

Les premiers bâtiments sont construits pour expérimenter les bienfaits de l’eau thermale. Puis, en 1962, la cure thermale de Rochefort est inaugurée et accueille 263 curistes dès sa première année.

 

Qu'en est-il aujourd'hui ?

L'eau, une ressource toujours aussi préoccupante 

Aujourd'hui, il est important de garder en mémoire la rareté de cette ressource. Le long chemin qu'a parcouru Rochefort pour y avoir accès a été très vite oublié et l'on considère désormais cette denrée épuisable comme acquise.

Terre d'innovation, nous avons la chance de compter sur notre destination deux sites emblématiques dans la préservation de l'eau :

Traitement des eaux usées : la station de lagunage

Mise en service en 1989 la station de lagunage traite naturellement les eaux usées qu'elle reçoit. En France, c'est la plus grande station de traitement des eaux usées qui utilise cette méthode.

Production d'eau potable : l'usine Lucien Grand

L'usine Lucien Grand alimente une grande partie du littoral depuis 1980. Située à Saint-Hippolyte, c'est la plus grande usine d'eau potable de Charente-Maritime !

À ce titre, conjointement avec Eau17, le Syndicat des Eaux de la Charente-Maritime, l'office de tourisme Rochefort Océan participe à la sensibilisation sur cette ressource et les moyens de l'économiser. Nous informons auprès des prestataires touristiques (campings, hôtels...) et nos visiteurs sur les gestes à adopter.

En Charente-Maritime, l'eau, on l'aime on la préserve.

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